"Non agir" et spiritualité

"Ne rien avoir à faire" quelle merveille !!!, "ne rien avoir à dire" quelle merveille !!!

Cela procure un état de liberté extraordinaire, un état de liberté intérieure absolument extraordinaire. Il n'y a rien qui doive être fait, il n'y a rien qui doive être dit. Toute chose peut alors jaillir en soi, de soi, à partir de cet état de liberté. Il n'y a pas de contrainte. L'action et la parole deviennent si naturelles qu'elles jaillissent de soi. La seule chose importante est de rester au niveau de la paix intérieure.
Evidemment, pour que cela soit possible, il faut au préalable qu'il y ait cette paix, ce niveau de paix qui soit révélé en soi. Cela signifie que l'état de réalisation intérieure se vit dans la plus grande simplicité qui soit. Il n'y a rien de compliqué, tout devient extrêmement simple.
C'est que du bonheur, que du bonheur! Heureusement, si peu que l'on ait pris cette direction qui mène à la connaissance de soi, si peu que soit allumé en soi ce désir d'aller vers un épanouissement plus accompli, la force de vie nous met devant le nez tout ce que l'on ne veut pas voir, de façon à ce que cela puisse être dépassé, libéré en soi, de façon que les obstacles en soi puissent être dépassés.
Nous pouvons alors incarner les Êtres libérés que nous n'avons jamais cessé d'être au fond de soi. La division a disparu.

Mais je ne cache pas, disant cela, que le chemin d'intégration est long... et je ne sais même pas s'il se termine un jour. Mais ce qui est certain, c'est qu'au fur et mesure de ce cheminement spirituel, le niveau de bonheur augmente au fur et à mesure dans la vie.
 

D’une manière générale les gens orientés vers la spiritualité considèrent que la paix intérieure est la priorité par rapport à toutes autres considérations… Ceci tout simplement parce que c’est sur la base de ce niveau de paix en soi que l’action juste s’écoule d’une manière spontanée. Par « action juste », j’entends celle qui est favorable à l’épanouissement de vie, autant pour soi que pour le monde.
Sue la base du seul raisonnement intellectuel, on ne peut jamais être certain si l’action est juste ou si elle ne l’est pas, car l’intellect s’appuie sur une vision limitée du monde, une vision qui lui est donnée par les sens. Et il est évident que les sens ne peuvent jamais avoir une vision holistique de la réalité. Donc, il s’agit d’une certaine manière, de « dépasser » l’intellect… et sans doute cela n’est possible qu’avec la compréhension que l’intellect est un outil qui restera limité, toujours limité.
Une fois que cela est compris et intégré, l’intellect peut lâcher prise, et alors l’action peut être impulsée par un niveau plus profond de soi, du cœur, du ressenti… c’est-à-dire qu’on va faire ce qui coule en soi.
Mais c’est sûr que pour que cela soit possible, il est nécessaire d’être libéré de l’impact que la situation a sur soi. Il est nécessaire d’être libéré, car dans le cas contraire, c’est la situation elle-même qui conditionne notre réaction.
Cet enseignement-là qui nous est transmis par différentes traditions spirituelles, dont entre autres, à travers les notions de « non-agir » (transmises par Lao Tseu, l’auteur du Tao Te King) est très précieux et je crois me souvenir que Lao Tseu considérait qu’il était ce qui est le plus élevé. Et s’il est transmis, c’est que sans aucun doute, à un certain stade sur le chemin spirituel, il est nécessaire.
Lorsqu’il n’y a plus en soi ces crispations qui nous font, non pas « agir » mais « réagir », l’action juste peut jaillir spontanément, car elle provient d’un autre niveau de soi, plus profond, et qui est appelé parfois « Shakti Divine ». Elle est la force de Vie qui se met en mouvement, elle qui fait que les arbres poussent et que la vie s’anime ; elle est la loi naturelle.
Sans doute est-il utile de comprendre ceci quand on suit un chemin spirituel et que l’on souhaite continuer à « grandir ». Et ceci de façon que ce soit la force de Vie qui puisse agir en soi, cette force de Vie, qui n’est rien d’autre que ce que nous sommes réellement. Nous sommes « Elle », et ce n’est pas réellement qu’il y a une dualité entre la force de Vie et soi, mais c’est un autre niveau de soi, plus profond.
C’est sûr que si on est complètement libéré, la question ne se pose plus de savoir si on doit agir ou ne pas agir, cat toute action s’écoule d’une manière spontanée… Mais dans cet entre-deux qui est le commun d’un grand nombre de chercheurs spirituels, il est nécessaire de faire aussi appel à la raison… C’est-à-dire que… Bien sûr savoir qu’intellectuellement on ne peut pas être certain de quoi que ce soit… Et rester à l’écoute du ressenti… Mais le ressenti peut être lui-même faussé… par différentes crispations… Pas évident… Parce qu’on ne passe pas d’un seul coup d’un mode de fonctionnement à un autre, il y a toute une transition qui est nécessaire. Il est utile aussi de faire appel à la raison (l’intellect) toute en sachant qu’à elle seule, elle ne peut nous donner une garantie absolue d’accomplir l’action juste. Donc loin de soi, les actions partisanes où l’on est prêt à tout casser pour faire valoir son opinion.
Il s’avère qu’à plus la conscience s’élargit, à plus on est sujet à l’incertitude, et à plus, en conséquence on est appelé à fonctionner, non pas sur la base de l’intellect (seul) mais sur la base du feeling, du ressenti.