Cheminement spirituel : Accepter de tomber...

Dans le cheminement spirituel qui se traduit par l’approfondissement de notre conscience et par l’épanouissement de soi, il est indispensable d’accepter de tomber ; et ceci quel que soit le niveau de conscience que nous pourrions considérer avoir « atteint », c’est-à-dire, quel que soit notre pseudo niveau de pureté intérieure.
Car quel que soit notre « niveau », la vie, telle un miroir fidèle va nous mettre face à nos propres imperfections, nos propres limites, et si besoin nous confronter à de la souffrance…

A ce moment-là, il sera indispensable d’accepter de reconnaître en soi « je souffre », ou « je ne sais pas », et c’est cela « tomber », c’est cela accepter de reconnaitre ces limites en soi, ici et maintenant.
Car si nous refusons ce qui se présente à soi en tant que « limites », si nous refusons ce qui est là, nous restons alors figés sur une individualité qui est cramponnée à ses propres limites, cramponnée à l’idée qu’elle a d’elle-même.

Alors que ce qui est notre véritable conscience est toujours libre, fondamentalement libre, et au-delà de toutes préhensions.
Dès que l’on accepte de « tomber » on ouvre à cette conscience-là, on ouvre à la possibilité que cette conscience-là se révèle en soi, elle, qui notre véritable « Je » et qui se trouve au-delà de toutes préhensions.
Car le cheminement spirituel ne nous conduit pas vers quelque chose que l’on va acquérir, mais à la redécouverte de ce qui est déjà là, en soi.

Ce que tu dis là me concerne, car je vieillis et j'ai deux attitudes face au vieillissement, l'une me met en colère, je peste contre les atteintes du temps, j'aimerais rester jeune, l'autre est d'accepter et de devenir l'observateur souriant de cette déchéance: "Ah tiens, j'ai de plus en plus de mal à trouver le mot juste, ah tiens, je deviens de plus en plus maladroit, à tiens, je fatigue de plus en plus vite, à tiens, je n'avais pas vu cette tache sur ma peau, ah tiens, j'ai une dent qui menace de tomber, à tiens, mon front se dégarni, que c'est amusant tout cela". L'observateur, c'est Dieu.