Les donneurs de leçons... Leur utilité...

De mon point de vue les donneurs de leçons ne sont pas un problème, car d'une part ils peuvent parfois avoir raison dans ce qu'ils disent... Mais surtout ils sont très utiles lorsque leurs propos nous dérangent. Car dans ce cas leurs paroles sont révélatrices de nos propres failles... Elles nous révèlent alors l'étroitesse de notre structure individuelle. Peu importe que nous ayons raison ou tort dans ce que nous disons, car si cela suscite un malaise en soi, c'est qu'il y a une identification à notre structure, à notre petit "je". Il s'avère ainsi que les mots de l'autre qui viennent nous déranger nous permettent aussi de voir en soi la structure d'enfermement. Et lorsqu'il y a reconnaissance en soi que le petit "je" n'est que le petit "je", on ouvre alors sur une conscience plus large en soi. Il s'agit en fait d'accepter de "tomber". Il s'agit d'un formidable accélérateur dans le processus d'évolution, car ce qui d'un point de vue nous gêne devient dans une vision plus élargie ce qui vient nous libérer.

Toutefois, la reconnaissance du faux en soi ne donne pas pour acquis, pour autant, la révélation du « Vrai ». Ou, en d’autres termes, la reconnaissance de notre propre faiblesse, petitesse, en tant que conscience individuelle repliée sur elle-même (le petit « je ») ne nous donne pas pour acquise la révélation de ce plan infinie de soi (de ce niveau de soi qui se trouve au-delà des limitations… De Dieu en fait), la révélation que ce que nous sommes réellement, profondément, c’est la « Paix ».
Pourtant, cette attitude intérieure qui est honnête et sincère et où l’on accepte de tomber nous permet de laisser se dissoudre progressivement cette tendance à rester replié sur soi, sur une fierté, sur une forme d’orgueil… Cette attitude est d’une certaine manière une sorte de « mise à genou » de l’orgueil, de l’ego.

Souvent, on refusera de tomber, de reconnaître, car on a l’impression de perdre tout le cheminement spirituel, et même de perdre cette lumière que l’on situe plus ou moins consciemment au bout du chemin…
On croit qu’on va trouver la lumière au bout du chemin, on s’attend à trouver le lumière au bout du chemin, mais non, on ne trouve pas de lumière, tout simplement parce que la lumière est déjà là présente en soi, et c’est dans le fait de « tomber » que l’on ouvre à cette possibilité que la lumière puisse se révéler.