Spiritualité et intégration 2

Il s’avère aujourd’hui que pour la très grande majorité d’entre nous, nous sommes un peu comme enfermés dans des bulles que nous appelons notre personnalité, ou notre individualité. Ainsi, nous sommes séparés de notre Être le plus essentiel, notre véritable « Je », notre « Soi », notre Âme en termes religieux. Ce qui revient à dire que nous sommes divisés intérieurement, et à un tel point que nous ne vivons plus cette Paix et ce bonheur qui sont pourtant des qualités inhérentes de notre Être. Et en conséquence, de cette division intérieure proviennent les guerres et les conflits, car tous les problèmes extérieurs ne sont que la conséquence de nos propres conflits intérieurs.

La voie spirituelle, le rôle de la spiritualité constitue en quelques sortes à rétablir cette unité intérieure de façon à ce que nous puissions vivre en paix et bénéficier de toutes les potentialités qui sont innées en soi. Être heureux et en paix bien sûr, mais aussi capacité à créer les conditions de vie les plus favorables. Les Maîtres spirituels de différentes traditions abondent en ce sens et disent communément à ce sujet que l’être humain tel qu’il vit à l’heure actuelle est un peu comme un milliardaire qui aurait oublié l’existence de sa fortune et s’en irait mendier dans la rue. Cette notion selon laquelle, ce niveau le plus essentiel de soi permet de créer, et en conséquence d’éviter la souffrance n’est certes pas nouvelle. Depuis le Christ qui déclare « Gagner le royaume des cieux et le reste vous sera donné de surcroit, ou bien Lao Tseu qui affirme « Préserve ta sérénité parfaitement, et à partir de là, toutes choses peuvent surgir à la fois ».

Les enseignements des différentes traditions qu’a connu l’humanité restent de très grandes sources d’inspirations, toutefois si aujourd’hui nous ne parvenons plus à vivre dans la paix, le bonheur, l’amour et l’abondance, c’est de toutes évidences que quelque chose a été perdu. Cela ne signifie pas que ces enseignements auraient été incomplets ou imparfaits, car il ne viendrait à aucune personne censée de remettre en question la vision éclairée de patriarches tels que le Christ, Bouddha ou Krishna. C’est plutôt que nous nous sommes à un tel point éloignés de ce qui est notre Être le plus essentiel (divisés intérieurement) que nous ne percevons plus les subtilités de ces enseignements ; mais sans doute aussi que ces textes destinés à nous éclairer sont passés à travers tant de traductions d’une langue à l’autre avant d’arriver jusqu’à nous qu’ils peuvent avoir perdu leur authenticité.

De plus, il semble que nous nous laissions facilement enfermer par une sorte d’adhésion à la forme que sont ces enseignements, et qu’en conséquence, ce qui est destiné à nous aider à nous libérer peut devenir, de fait, une cause d’enfermement. Ceci, car nous avons tendance, lorsque le doigt montre la lune, à regarder le doigt (allusion faite à cette célèbre citation zen « Lorsque le doigt montre la lune, le sot regarde le doigt »). Les enseignements spirituels sont davantage une carte détaillée pour nous montrer ce chemin qui nous oriente vers la réalisation de soi. De fait, aucun mot ne peut réellement l’atteindre car elle n’est rien d’autre que de se retrouver soi-même dans sa dimension la plus holistique. Ce qui est à « trouver » se trouve au-delà des mots, au-delà de la forme. Ce n’est qu’une façon de parler, car il n’y a rien à trouver dans le sens où tout est déjà là, toujours, tout le temps. Cette adhésion à la forme se traduit sous forme de croyance, croyance en ceci ou croyance en cela, qui sont un peu comme des fixations du mental, de l’intellect, qui nous empêche de nous ouvrir à ce qui se trouve au-delà de l’intellect. De toutes évidences, l’incertitude vaut mieux que les certitudes sur ceci ou sur cela, car cette incertitude en soi ouvre le champ sur un plan plus large, plus ouvert de notre conscience.

Ainsi, vous l’avez compris, dans cette optique il ne s’agit pas d’adhérer ou non à tel ou tel écrit, mais de voir ce qu’il amène de résonnance en soi ; et ceci de façon à retrouver le chemin de la connexion avec notre Âme, avec notre cœur.

Jean-Yves a écrit:Il s’avère aujourd’hui que pour la très grande majorité d’entre nous, nous sommes un peu comme enfermés dans des bulles que nous appelons notre personnalité, ou notre individualité. Ainsi, nous sommes séparés de notre Être le plus essentiel, notre véritable « Je », notre « Soi », notre Âme en termes religieux.

Tant qu'on utilisera le pronom personnel " nous" la séparation subsistera.

Ce qui revient à dire que nous sommes divisés intérieurement, et à un tel point que nous ne vivons plus cette Paix et ce bonheur qui sont pourtant des qualités inhérentes de notre Être.

 C'est une opinion, comment savoir que la paix et le bonheur sont inhérent à l'Être?

Et en conséquence, de cette division intérieure proviennent les guerres et les conflits, car tous les problèmes extérieurs ne sont que la conséquence de nos propres conflits intérieurs.

 La division n'a-t-elle pas été voulue par l'Être  pour se sentir vivre, pour que l'autre existe, car seul l'Être ne peut se connaître, pas plus qu'un œil ne peut se voir?

La voie spirituelle, le rôle de la spiritualité constitue en quelques sortes à rétablir cette unité intérieure de façon à ce que nous puissions vivre en paix et bénéficier de toutes les potentialités qui sont innées en soi.

Restaurer l'unité, n'est-ce pas renoncer à la division qui permet l'existence?

Les Maîtres spirituels de différentes traditions abondent en ce sens et disent communément à ce sujet que l’être humain tel qu’il vit à l’heure actuelle est un peu comme un milliardaire qui aurait oublié l’existence de sa fortune et s’en irait mendier dans la rue.

Comme le dit Alan Watts dans son livre "Être Dieu", Dieu joue à cache-cache avec lui-même et a oublié qu'il se cache.

Cette notion selon laquelle, ce niveau le plus essentiel de soi permet de créer, et en conséquence d’éviter la souffrance n’est certes pas nouvelle.

 Cela n'implique-t-il pas une " réunification" et donc la fusion de toutes les créatures dans l'UN et donc la non existence?

Cela ne signifie pas que ces enseignements auraient été incomplets ou imparfaits, car il ne viendrait à aucune personne censée de remettre en question la vision éclairée de patriarches tels que le Christ, Bouddha ou Krishna.

Ben si.

C’est plutôt que nous nous sommes à un tel point éloignés de ce qui est notre Être le plus essentiel (divisés intérieurement) que nous ne percevons plus les subtilités de ces enseignements ;

 En toute logique, user de l'adverbe "intérieurement" n'implique-t-il pas un "extérieur" et donc une séparation?

ais sans doute aussi que ces textes destinés à nous éclairer sont passés à travers tant de traductions d’une langue à l’autre avant d’arriver jusqu’à nous qu’ils peuvent avoir perdu leur authenticité.

 C'est probablement vrai.

Cette adhésion à la forme se traduit sous forme de croyance, croyance en ceci ou croyance en cela, qui sont un peu comme des fixations du mental, de l’intellect, qui nous empêche de nous ouvrir à ce qui se trouve au-delà de l’intellect. De toutes évidences, l’incertitude vaut mieux que les certitudes sur ceci ou sur cela, car cette incertitude en soi ouvre le champ sur un plan plus large, plus ouvert de notre conscience.

 Cela rejoint ce que j'ai écrit dans " Croyance et foi" https://spiritualite-laique.forumsactifs.com/t557-croyance-et-foi?highlight=croyance+et+foi.

Coucou Geveil

Les mots servent à faire passer une compréhension qui se trouve en elle-même au-delà des mots et au-delà de toute expression. Ils sont surtout une invitation à se mettre en chemin pour intégrer davantage dans nos vies, à faire se cheminement qui permet d'avoir davantage de cohésion avec ce qui est profond en soi, avec notre Être.
L'analyse intellectuelle est sans doute nécessaire, mais elle peut aussi devenir comme un chemin qui tourne en rond. Il est sans aucun doute nécessaire aussi d'intégrer dans cette démarche les différents plans de notre personne. D'adopter des pratiques (prière ou méditation) qui permet de "descendre" en soi, c'est-à-dire de "lâcher prise".
Car la structure de l'intellect est en elle-même repliée sur elle-même.

En toute logique, user de l'adverbe "intérieurement" n'implique-t-il pas un "extérieur" et donc une séparation?

Non, car il y a une verticalité dans la réalité qui dépasse un peu toute logique. C'est-à-dire qu'à un certain niveau, il y a "extérieur" et "intérieur", alors qu'à un autre niveau cela n'existe pas.

C'est une opinion, comment savoir que la paix et le bonheur sont inhérent à l'Être?

Cela ne peut devenir évident que dans une prise de conscience.

La division n'a-t-elle pas été voulue par l'Être  pour se sentir vivre, pour que l'autre existe, car seul l'Être ne peut se connaître, pas plus qu'un œil ne peut se voir?

Oui tout à fait, mais selon le plan sur lequel on se situe, on peut dire une chose ou une autre, selon ce que l'on souhaite faire ressortir. De la même façon que lorsque l'on explique un cheminement, selon l'endroit où on se trouve, on pourra dire "tourne à droite" ou "tourne à gauche".

JY a écrit:Cela ne signifie pas que ces enseignements auraient été incomplets ou imparfaits, car il ne viendrait à aucune personne censée de remettre en question la vision éclairée de patriarches tels que le Christ, Bouddha ou Krishna.

Geveil a écrit:Ben si.

Mdr  OK

A plus ....

Cela ne peut devenir évident que dans une prise de conscience.

C'est bien possible, mais cela se situe hors de toute argumentation, or, vous avez écrit des centaines de lignes sur ce sujet,

Si j'écris, ce sont des expressions un peu comme un peintre peint une toile. Ca n'appelle pas forcément de réponses. Maintenant si quelqu'un veut échanger, pourquoi pas...
Lorsque l'on veut suivre un chemin spirituel, il est nécessaire pour beaucoup en tous cas, d'adopter une pratique qui permette de "descendre" en soi, comme la prière ou différentes techniques qui amène un "lâcher prise", comme la méditation transcendantale; et qui permet de dépasser l'enfermement de l'intellect, car l'intellect tourne toujours dans les mêmes sphères. Quoi qu'on lui donne, il le reprend pour se justifier et continuer à tourner...
Souvent, les expressions ne sont qu'une invitation à se mettre en chemin... Pour dire qu'un autre mode de vie est possible, c'est-à-dire un mode de vie où l'on se libère de l'asservissement.
Pour chacun, il n'y a que lui-même qui peut décider de se "mettre en route", personne ne peut le faire à la place de l'autre.