Disparition de l'observateur
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Disparition de l'observateur
Paroles de Jean Klein dans "transmettre la lumière".
Question:
Je pense que mon problème est de ne pas arriver à faire cesser la ronde des pensées. Je pense que l'observateur est une pensée, mais cela est une autre pensée, et c'est un concept de plus.
Réponse:
Au moment où vous faites ce constat, sortez de l'objet, de l'idée d'observateur ou du sentiment d'être un observateur, et sentez vous dans la vision seule. Je dirais même sentez vous derrière vous-mêmes! En un sens, cela ressemble d'abord à une localisation derrière, à la base de votre crâne.
Je vois bien cela, mais aussitôt je le conceptualise.
Vous ne devez pas, vous devez le ressentir comme une perception globale
Qu'arrive t-il quand surgit immédiatement la pensée "Maintenant je suis derrière"?
Toutes les pensées sont dans le front, aussi ne pouvez vous pas être derrière et en même temps penser "Je suis derrière". En vous percevant derrière, vous percevez une extraordinaire énergie. Cette énergie n'est pas le courant qui frappe le cerveau et forme un concept. Elle demeure énergie. Elle n'aboutit pas à une formulation: "Je suis ceci ou cela".
Donc il y a conscience d'une énergie dans sa globalité, mais il n'y a pas de pensée?
Absolument. Complète absence de toute pensée.
Mais il y a encore le désir de s'approprier cette énergie, de faire quelque chose avec elle, de la pousser vers une fonction...
Vous demeurez le maître de cette énergie, en un certain sens elle est encore orchestrée par vous. Vous êtes conscient qu'elle ne glisse pas vers une conceptualisation. Il est important pour vous, à ce moment là, de vous sentir derrière vous-mêmes. Ce sentiment d'être derrière vous-même peut se comparer à cette sorte de sensation tactile que vous éprouvez, quand vous êtes assis là, et que vous la laissez se déployer au contact du mur qui est derrière vous. Vous pouvez certainement le faire - non comme une idée mais comme une perception, comme une sensation. La sensation tactile réside plus ou moins à la surface, mais le sentiment de se percevoir derrière, le sentiment dont je parle, est très puissant. Il peut subsister, pour une seconde, une certaine dualité - qu'il y a quelqu'un qui perçoit et quelque chose de perçu - mais tous deux disparaissent, et il ne demeure que la perception.
Question:
Je pense que mon problème est de ne pas arriver à faire cesser la ronde des pensées. Je pense que l'observateur est une pensée, mais cela est une autre pensée, et c'est un concept de plus.
Réponse:
Au moment où vous faites ce constat, sortez de l'objet, de l'idée d'observateur ou du sentiment d'être un observateur, et sentez vous dans la vision seule. Je dirais même sentez vous derrière vous-mêmes! En un sens, cela ressemble d'abord à une localisation derrière, à la base de votre crâne.
Je vois bien cela, mais aussitôt je le conceptualise.
Vous ne devez pas, vous devez le ressentir comme une perception globale
Qu'arrive t-il quand surgit immédiatement la pensée "Maintenant je suis derrière"?
Toutes les pensées sont dans le front, aussi ne pouvez vous pas être derrière et en même temps penser "Je suis derrière". En vous percevant derrière, vous percevez une extraordinaire énergie. Cette énergie n'est pas le courant qui frappe le cerveau et forme un concept. Elle demeure énergie. Elle n'aboutit pas à une formulation: "Je suis ceci ou cela".
Donc il y a conscience d'une énergie dans sa globalité, mais il n'y a pas de pensée?
Absolument. Complète absence de toute pensée.
Mais il y a encore le désir de s'approprier cette énergie, de faire quelque chose avec elle, de la pousser vers une fonction...
Vous demeurez le maître de cette énergie, en un certain sens elle est encore orchestrée par vous. Vous êtes conscient qu'elle ne glisse pas vers une conceptualisation. Il est important pour vous, à ce moment là, de vous sentir derrière vous-mêmes. Ce sentiment d'être derrière vous-même peut se comparer à cette sorte de sensation tactile que vous éprouvez, quand vous êtes assis là, et que vous la laissez se déployer au contact du mur qui est derrière vous. Vous pouvez certainement le faire - non comme une idée mais comme une perception, comme une sensation. La sensation tactile réside plus ou moins à la surface, mais le sentiment de se percevoir derrière, le sentiment dont je parle, est très puissant. Il peut subsister, pour une seconde, une certaine dualité - qu'il y a quelqu'un qui perçoit et quelque chose de perçu - mais tous deux disparaissent, et il ne demeure que la perception.
Pascal- Messages : 41
Date d'inscription : 01/03/2008
Re: Disparition de l'observateur
N'est ce pas un peu la meme chose, Pascal, lorsque tu joues au piano ?
Je crois que toi meme tu l'as dit: je ne joue plus, je suis joué...
Jean Klein définit la dualité par " quelqu'un qui perçoit et quelque chose de perçu ".
Autrement dit, l'observateur se sépare de la chose observée.
Dans l'action complète il n'y a pas de séparation: on est totalement dans ce qu'on fait.
Mais finalement est ce vraiment mystérieux cela ?
On peut tous l'expérimenter.
Jean Klein ne nous dit-il pas exactement cela ?
Pourquoi donc, cela nous fascine t-il quand c'est lui qui le dit ?
Je crois que toi meme tu l'as dit: je ne joue plus, je suis joué...
Jean Klein définit la dualité par " quelqu'un qui perçoit et quelque chose de perçu ".
Autrement dit, l'observateur se sépare de la chose observée.
Dans l'action complète il n'y a pas de séparation: on est totalement dans ce qu'on fait.
Mais finalement est ce vraiment mystérieux cela ?
On peut tous l'expérimenter.
Jean Klein ne nous dit-il pas exactement cela ?
Pourquoi donc, cela nous fascine t-il quand c'est lui qui le dit ?
toniov- Messages : 55
Date d'inscription : 20/02/2008
Re: Disparition de l'observateur
bonjour,
juste un essai que j'avais posté il y à quelques temps sous le titre "derriére" dans la rubrique poèmes.
merci à vous deux
jacques
juste un essai que j'avais posté il y à quelques temps sous le titre "derriére" dans la rubrique poèmes.
merci à vous deux
jacques
Re: Disparition de l'observateur
Oui Toniov tu as parfaitement raison.
Nous l'expérimentons tous, et sans qu'il n'y ait rien à faire.
La quintessence artistique nous amène en effet à prendre conscience qu'aucune appropriation n'est requise dans le sens où ce n'est pas "moi" qui joue de la musique (ou peint...) mais "par moi" que celle-ci peut s'exprimer. En ce sens le musicien est porté par l'énergie de la musique, et sa vigilance évite que le contraire ne se produise.
J'ai souhaité partager ces paroles car d'une part la démarche spirituelle peut parfois nous faire percevoir un objectif (fût-il le vide ou l'ouverture, comme le dit sahaja) qui, lorsqu'il est considéré comme tel, éteint immédiatement notre disponibilité à être vraiment ce que l'on est, et d'autre part pour rappeler, s'il en était besoin, l'extrême simplicité ce non état.
Ce n'est donc même pas à notre portée, c'est ce que nous sommes. Les mot mêmes "disparition de l'observateur" peuvent écarter de leur signification réelle.
Nous l'expérimentons tous, et sans qu'il n'y ait rien à faire.
La quintessence artistique nous amène en effet à prendre conscience qu'aucune appropriation n'est requise dans le sens où ce n'est pas "moi" qui joue de la musique (ou peint...) mais "par moi" que celle-ci peut s'exprimer. En ce sens le musicien est porté par l'énergie de la musique, et sa vigilance évite que le contraire ne se produise.
J'ai souhaité partager ces paroles car d'une part la démarche spirituelle peut parfois nous faire percevoir un objectif (fût-il le vide ou l'ouverture, comme le dit sahaja) qui, lorsqu'il est considéré comme tel, éteint immédiatement notre disponibilité à être vraiment ce que l'on est, et d'autre part pour rappeler, s'il en était besoin, l'extrême simplicité ce non état.
Ce n'est donc même pas à notre portée, c'est ce que nous sommes. Les mot mêmes "disparition de l'observateur" peuvent écarter de leur signification réelle.
Pascal- Messages : 41
Date d'inscription : 01/03/2008
Re: Disparition de l'observateur
Pascal a écrit:Oui Toniov tu as parfaitement raison.
Nous l'expérimentons tous, et sans qu'il n'y ait rien à faire.
La quintessence artistique nous amène en effet à prendre conscience qu'aucune appropriation n'est requise dans le sens où ce n'est pas "moi" qui joue de la musique (ou peint...) mais "par moi" que celle-ci peut s'exprimer. En ce sens le musicien est porté par l'énergie de la musique, et sa vigilance évite que le contraire ne se produise.
J'ai souhaité partager ces paroles car d'une part la démarche spirituelle peut parfois nous faire percevoir un objectif (fût-il le vide ou l'ouverture, comme le dit sahaja) qui, lorsqu'il est considéré comme tel, éteint immédiatement notre disponibilité à être vraiment ce que l'on est, et d'autre part pour rappeler, s'il en était besoin, l'extrême simplicité ce non état.
Ce n'est donc même pas à notre portée, c'est ce que nous sommes. Les mot mêmes "disparition de l'observateur" peuvent écarter de leur signification réelle.
Ce que je crois ( et ce que j'ai toujours dit dailleurs ), c'est qu'il y a pour nous, les individus de ce monde, un double " appartenance ":
- Une première " appartenance " à soi meme, qui est celle du " moi ". Je crois que, pour toi, par exemple, c'est la que ton expérience ( et la mémoire de ton expérience, c'est la meme chose ) t'a permis de jouer le piano comme tu le fais, avec virtuosité.
- Une seconde " appartenance " au monde. C'est celle qui nous transcende, qui nous " extrait de nous meme ": ici, on pourrait dire que le mouvement du monde se substitue à celui du " moi ".
Voila, à mon sens, les deux réalités, ou si tu préfères, les deux aspects de la meme Réalité.
Dernière édition par toniov le Lun 16 Juin 2008 - 20:01, édité 1 fois
toniov- Messages : 55
Date d'inscription : 20/02/2008
Re: Disparition de l'observateur
Merci pour ton très joli poème, Jacques.
Il m'inspire aussi la meme reflexion que j'ai exposé à Pascal.
Il m'inspire aussi la meme reflexion que j'ai exposé à Pascal.
toniov- Messages : 55
Date d'inscription : 20/02/2008
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