Un épisode sur la vie du Bouddha et ma perception de tout ceci...

Dans un épisode de la vie (légendaire) du Bouddha, celui-ci, lassé des moines qui se disputent, se retire dans la forêt. Il y rencontre un éléphant qui lui aussi vit dans la solitude ; les deux fraternisent. Au bout d'un certain temps, les moines viennent chercher le Bouddha et il accepte de retourner avec eux ; par contre, à l'éléphant, il conseille de rester dans la forêt, car sinon il risquerait de se faire tuer.

Je pense que l’on peut aussi attribuer à cette histoire une signification ésotérique et que l’éléphant représente, non pas l’animal que nous connaissons, mais cette part de soi, ce niveau profond de soi qui est stable et inébranlable (comme le symbolise à merveille l’éléphant, de par sa stature, sa lourdeur et son ancrage à la terre). Ainsi, se retirer dans la forêt peut très bien signifier, aller vraiment en forêt mais aussi, se retirer en soi par la méditation, entrer dans les profondeurs de soi. Ainsi le Bouddha se retire dans la forêt et trouve cette stabilité intérieure représentée par l’éléphant et lorsque les moines viennent le chercher, il exprime le souhait (lorsqu’il dit à l’éléphant de rester dans la solitude sans quoi les hommes risqueraient le tuer) que cette part de lui-même reste profondément établie dans le silence.

En ce sens « tuer l’éléphant » signifie la perte, ou plutôt « l’occultation (le niveau de silence est recouvert par le bruit et l’agitation) » de ce niveau de silence intérieur.
Ce qui signifierait « aller dans l’activité sans perdre le silence intérieur ». La raison d’être de cette pratique que l’on appelle « méditation » ou même de ces périodes de solitude physique est de retrouver ce niveau de silence intérieur qui est par nature, inaliénable.

A noter que l’éléphant (ce niveau de silence intérieur), est une réalité tangible. Le Bouddha n’a pas besoin de lutter pour le rencontrer, il n’a pas eu besoin de faire « taire le bruit », juste il lui a suffi de s’écarter, de se mettre en retrait, ou plutôt de laisser l’agitation être ce qu’elle est (ce qui est la façon de se retirer) pour que l’éléphant apparaisse... Ce qui est une façon de dire, si l’on reporte ceci à la méditation, qu’il n’y a pas à lutter contre ce qui peut apparaître en soi (pensées, émotions ou autre, tout ce qui s’agite), pour que l’éléphant se montre.

« Celui qui dans le silence voit l’activité et dans l’activité voit le silence, en réalité celui-là voit»  (Bhagavad Gîta)

Très juste à mon sens ce que tu dis là Jean-Yves.

Mais voici mon interprétation de ce texte.

Dans un épisode de la vie (légendaire) du Bouddha, celui-ci, lassé des moines qui se disputent, se retire dans la forêt. :
Il s'intériorise parce qu'il est fatigué du bruit du monde.


Il y rencontre un éléphant qui lui aussi vit dans la solitude ;
Il rencontre le Soi

les deux fraternisent.
Il intègre le soi



Au bout d'un certain temps, les moines viennent chercher le Bouddha et il accepte de retourner avec eux ;
Il quitte son intériorité pour se replonger dans le monde


par contre, à l'éléphant, il conseille de rester dans la forêt, car sinon il risquerait de se faire tuer.
Il ne dit mot sur le fait qu'il ait trouvé le Soi car il risquerait d'être incompris et sans doute tué et en le tuant on tuerait le Soi et sa découverte et de ce fait disparaîtrait un trésor important pour l'humanité.

Merci Totem pour ta réponse