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Le Chant Royal de Saraha (et quelques commentaires)

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Le Chant Royal de Saraha (et quelques commentaires) Empty Le Chant Royal de Saraha (et quelques commentaires)

Message par Jean-Yves Lun 6 Mai 2013 - 7:59

Bonjour à tous...

Ci-dessous, 2 extraits du chant royal de Saraha ; en bas de page j'exprime ce que ce que les premiers versets évoquent pour moi...

« Je me prosterne devant le noble Manjusri,
Je me prosterne devant celui qui a conquis le fini.

Comme une eau calme fouettée par le vent qui se soulève en vagues et en lames,
le roi pense de beaucoup de façon à Saraha,
Qui n’est pourtant qu’un seul homme.

Au sot qui louche, une lampe semble être deux,
Lorsque celui qui regarde et la chose regardée ne sont pas deux,
Ah, l’esprit travaille sur l’essence des deux.

Bien que les lampes soient allumées dans la maison,
L’aveugle reste plongé dans l’obscurité.

Bien que la spontanéité embrasse tout et soit proche,
Pour l’égaré elle reste toujours lointaine.

Les rivières, bien que nombreuses, sont une dans la mer,
Les mensonges, bien que nombreux, seront tous conquis par une vérité,

Lorsqu’un seul soleil apparaît, l’obscurité,
Quelle que soit sa profondeur s’évanouit.

Le nuage monte de la mer,
La terre boit et absorbe la pluie.
Le ciel et la mer n’augmentent ni ne diminuent. »



« Tous les êtres sensibles naissent de la spontanéité unique,
pleine des perfections du Bouddha,
et y trouvent leur repos.
Mais ce n’est ni existant ni non-existant.

Ils prennent d’autres routes et perdent la félicité véritable
en cherchant les plaisirs que procurent les stimulants.
Le miel dans leur bouche, si proche,
disparaîtra s’ils ne le boivent pas immédiatement.

Les animaux ne comprennent pas
que le monde est un lieu d’affliction.
Le sage est différent. Il boit le nectar divin
tandis que les bêtes sont affamées de choses sensuelles.

Pour la mouche attirée par la puanteur de la viande avariée,
la fragrance du bois de santal est répugnante.
Les êtres qui ignorent le nirvana
recherchent le climat étouffant du samsara.

L’eau dans les traces que le bœuf laisse en marchant
s’évapore rapidement. Il en est de même pour l’esprit déterminé
mais encore plein d’imperfections.
Celles-ci disparaîtront en temps voulu.

De même que l’eau salée devient douce
lorsqu’elle forme un nuage,
l’esprit déterminé qui travaille pour autrui
transforme le poison des gratifications sensorielles en nectar.

Si c’est ineffable, personne ne restera insatisfait.
Si c’est inimaginable, ce doit être la félicité.
Bien que le nuage fasse craindre le coup de tonnerre,
les moissons s’abreuvent de la pluie qu’il répand.

Cela existe au début, au milieu et à la fin.
Cependant, la fin et le début ne sont nulle part ailleurs »




« Je me prosterne devant le noble Manjusri,
Je me prosterne devant celui qui a conquis le fini. »


Ce premier verset de Saraha, une prosternation, apparaît comme une soumission à une dimension supérieure. Il pourrait très bien être opposé au dernier verset de ce chant, car celui-ci ressemble à un défi lancé aux notions d’enferment.
Je cite : « Si je suis un porc qui aspire aux jouissances du monde, vous devez me dire quelle faute altère l’esprit immaculé. Comment peut-on être enchaîné par ce qui ne nous affecte pas ? »

« Comme une eau calme fouettée par le vent qui se soulève en vagues et en lames, le roi pense de beaucoup de façon à Saraha,
Qui n’est pourtant qu’un seul homme. »

Ce qu’il appelle « le roi » est certainement « l’ego » (celui qui se prend pour le roi). L’ego, l’image que l’on a soi, fluctue selon les jours et selon l’humeur, mais ce que nous sommes fondamentalement (notre véritable identité) ne varie pas.

« Comme une eau calme fouettée par le vent ». C’est-à-dire que l’ego est de même nature que le Soi (la conscience fondamentale) et que c’est celle-ci, en s’agitant et en s’identifiant aux formes du monde, qui se manifeste en tant qu’ego. Ce « niveau » profond de soi est calme et apaisé par nature.

« Au sot qui louche, une lampe semble être deux,
Lorsque celui qui regarde et la chose regardée ne sont pas deux,
Ah, l’esprit travaille sur l’essence des deux. »


Lorsque l’on connaît une forme de bonheur, on l’oppose à l’idée de la souffrance ; ce qui laisse croire que la lumière serait d’un côté et l’obscurité de l’autre, c’est un certain niveau de perception en soi.
Mais ce que nous sommes réellement (qu'il appelle "l'esprit") se manifeste à la fois en tant qu’ombre et lumière. On pourrait croire que ce qui est obscurité en soi va se dissoudre dans la lumière mais il arrive un moment où cette "conscience d'éveil" montre que ces parts d’ombre ne sont que sa propre manifestation. C'est-à-dire dire qu'elle est à la fois l'ombre et la lumière. On pourrait dire qu'elle est "la lumière" qui s'exprime en tant qu'ombre et lumière ; sans doute ce que dans le Christianisme on appelle : "La lumière éternelle"


« Bien que les lampes soient allumées dans la maison,
L’aveugle reste plongé dans l’obscurité.
Bien que la spontanéité embrasse tout et soit proche,
Pour l’égaré elle reste toujours lointaine. »


Une similitude ici :
« Un poisson dans l’eau qui cherche de l’eau » Cet exemple est cité par un maître taoïste (je ne sais plus lequel) pour décrire le disciple qui cherche le Tao.

« Les rivières, bien que nombreuses, sont une dans la mer,
Les mensonges, bien que nombreux, seront tous conquis par une vérité,
Lorsqu’un seul soleil apparaît, l’obscurité,
Quelle que soit sa profondeur s’évanouit. »


« Le nuage monte de la mer,
La terre boit et absorbe la pluie.
Le ciel et la mer n’augmentent ni ne diminuent. »


Ce dernier verset est une probable métaphore qui décrit le processus de création du monde. A partir de cette essence qui constitue l’univers, celui-ci prend forme. Mais cette « essence », elle, n’augmente pas et ne diminue pas ; de même pour le monde manifesté… qui apparaît, à travers la phrase : « La terre boit et absorbe la pluie », imprégné de cette essence.

sunny


Jean-Yves

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